Martine et Gaëlle du Ciné-Théâtre de la Mure (38) ont mis en place un comité de spectateurs pour choisir les courts métrages du mois !
On a voulu en savoir plus, alors nous avons posé quelques questions à Martine.
Peux-tu nous présenter le ciné-théâtre de la Mure et nous raconter quel rapport il entretient avec le court métrage ?
La Mure Ciné-Théâtre (LMCT) est un cinéma généraliste de deux salles, classé Art et Essai avec les labels Jeune Public et Patrimoine/Répertoire. J’y suis seulement depuis 4 ans mais il y a toujours eu une habitude de programmation de courts métrages. Le cinéma était adhérent au Radi national. Les bénévoles qui font vivre cette salle associative programmaient un court métrage par semaine. Ça s’est ensuite un peu étiolé par manque de temps et d’argent.
Quand le RADI régional (Mèche Courte) s’est créé, ça a été l’opportunité pour LMCT de renouer avec la diffusion de courts métrages : le catalogue est suffisamment fourni et facile à prendre en main. La mise en place de cet abonnement régional a émané d’une véritable volonté de la part des bénévoles.
Que penses-tu de cette proposition régionale et du fait que les films soient exclusivement régionaux ?
L’intérêt de diffuser des courts régionaux est double. Il y a évidemment la volonté de mettre en avant sa région, d’être fier de contribuer à l’activité cinématographique plutôt très développée en Auvergne-Rhône-Alpes. Il y a aussi bien entendu la facilité d’organiser des animations grâce à cette proximité. Dans les deux cas, cela permet de participer à une dynamique locale et c’est très enthousiasmant.
Peux-tu nous en dire davantage sur ta façon de sélectionner les courts métrages ?
Nous avons mis en place, avec ma collègue Gaëlle, une fois par mois entre 12h et 14h, un comité de sélection des courts métrages, ouvert à tous les spectateurs. Chaque mois, entre 8 et 15 personnes volontaires se réunissent avec leur repas et visionnent environ 25 30 minutes de courts métrages avec pour objectif de sélectionner les courts du mois.
Nous essayons également de le décliner, deux fois dans l’année, pour le jeune public. J’aimerais également réussir à le faire avec des scolaires, mais c’est encore en chantier.
Ce comité a été mis en place en septembre 2017 et les retours sont très positifs : il y a une réelle assiduité des personnes et nous avons de véritables discussions de programmation : ils choisissent même, quand cela est possible, devant quel long métrage le court sera diffusé !
Comment vois-tu le court métrage en salle de cinéma ? Comment cette diffusion est-elle perçue par les spectateurs ?
Le court métrage est bien entendu le cadeau bonus en avant-séance mais également et surtout un espace d’expérimentation. Le format peut plaire ou non, mais au moins, on a essayé, et ce grâce à la salle de cinéma. C’est d’ailleurs le rôle de la salle d’emmener les spectateurs vers d’autres formats, d’autres expérimentations. Le court métrage est une fenêtre de plus : on s’amuse parfois à le programmer devant des films grand public (Nicky Larson, Taxi 5), comme ça les spectateurs ont vu une autre proposition de cinéma.
Dans l’ensemble, les retours sont positifs ; la preuve, nous sommes passés d’un court métrage par mois à 2 ou 3.Il est arrivé qu’un spectateur n’aime pas du tout le court diffusé. Ca a été intéressant car ça m’a permis de lui apprendre qu’il avait été choisi par un comité de spectateurs et de relayer les discussions que nous avions eu autour du court. Elle a ainsi mieux compris la démarche. L’existence de ce comité me permet donc aussi d’argumenter les choix de programmation et d’inviter les spectateurs à en faire partie !